Chroniques de juin 2007

[Lucas]

2.31 COC Pop folk acoustique
COCOON : I Hate Birds.
Deux voix charmantes qui surfent sur la langue de Shakespeare, une guitare, un piano et une boite à rythme réglée sur cool, voilà la recette minimaliste de Cocoon. Des mélodies peaufinées, des balades qui sentent bon les champs de blé, des envolées chromatiques vers le bleu azur… Sympa, rassérénant… A écouter d’urgence pour se donner bonne humeur. (Lucas Falchero)
Sophiane productions (tél. 04 73 77 72 72)

[Marc Poteaux]

2.54 ENT Rock électro metal original
ENTER SHIKARI : Take To The Skies
Les jeunes aujourd'hui ont l'esprit beaucoup plus ouvert sur le plan musical que leurs parents il y a une vingtaine d'années. Il n'est donc pas si étonnant que ça de voir débarquer un groupe comme Enter Shikari, alliant riffs et vocaux entre rock punky et métal, sons électro et rythmes rock dansants, le tout en respectant un format pop. Concrètement, c'est un peu inclassable comme musique, je le reconnais. Mais ce n'est pas pour autant que ça ne coule pas de source. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que les quatre jeunes londoniens ont rempli le London Astoria alors qu'ils n'étaient même pas signés. Pourtant, ce premier album n'est pas exempt de défauts de jeunesse ; les titres ont tendance à se ressembler, tant dans la structure que dans les sonorités, de claviers particulièrement. Et le mélange peut à long terme se montrer peu digeste. Mais avec un peu d'expérience et de travail, Enter Shikari pourrait devenir une redoutable machine de guerre. C'est tout le mal qu'on leur souhaite. (Marc Poteaux)
Ambush Reality (dis. PIAS) AMBR002

[Marc Poteaux]

2.53 MAC Thrash metal
MACHINE HEAD : Blackening (The)
Je l'avoue, j'ai très tôt décroché avec Machine Head. Bien sûr, j'ai adoré "Burn My Eyes", et dodeliné du chef sur quelques autres titres de ses successeurs, mais rien de transcendant ne m'est parvenu depuis l'époque bénie de ce premier album. Ce "Blackening" présenté par le groupe lui-même comme un "Master Of Puppets nouvelle génération" (excusez du peu !), saura-t-il faire évoluer mon point de vue ?
D'entrée de jeu, c'est par le côté effectivement beaucoup plus thrash mélodique que je suis frappé, par ce "classicisme" auquel je n'étais jusque-là pas habitué. Et puis au niveau du son, il y a ce "retour aux sources", ce côté peut-être plus puissant mais surtout plus clair et incisif. Et cet art des dissonances, cette voix si particulière, ces passages fort bien placés en chant clair...Merde, j'ai bien l'impression que 2007 va être un très bon cru !
Les titres passent, le riffing est toujours aussi bon, les mélodies évidentes, la rythmique parfaitement en place...Je suis conquis. Les titres n'ont plus d'importance, le temps n'a plus de prise sur moi, et l'émotion renaît. Celle-là même, puissante et implacable, qui m'avait assailli à l'écoute de "Davidian" et ses camarades..."The Blackening", s'il ne dépasse pas ce premier album mythique, le talonne de près, et les amateurs de thrash en général seront immédiatement conquis par cet album-évènement. (Marc Poteaux)
Roadrunner (dis.Warner) RR8016-8

[Marc Poteaux]

2.53 NAG Black metal
NAGLFAR : Harvest
Naglfar, que j'ai toujours du mal à orthographier correctement, m'avaient fortement impressionnés avec leur dernier album "Pariah", qui dispensait un sentiment de haine d'une grande pureté, comme seuls des Setherial en étaient capables il y a peu. Et avec ce "Harvest", les suédois confirment qu'ils ne peuvent plus être considérés comme groupe de seconde zone d'une scène black qui s'effritte, comme diraient mes voisins belges. Et si je voulais persévérer dans la vanne de fin de stock, je dirais même que c'est l'un des derniers groupes à savoir envoyer la sauce samourai. Bon, je vais m'arrêter là pour les blagues, je crois que le monde n'est pas prêt. Mais que ça ne vous empêche pas de vous ruer sur ce "Harvest", un peu plus heavy que d'habitude, et se rapprochant fortement du Dark Funeral de "Vobiscum Satanas", mais restant le meilleur album de black entendu depuis longtemps. (Marc Poteaux)
Century Media (dis. Emi) CM8277CD

[Marc Poteaux]

2.53 TYP Gothic heavy metal
TYPE O NEGATIVE : Dead Again
En nette perte de vitesse depuis le déjà contesté « October Rust », Peter Steele, géant alcoolique accro aux antidépresseurs et accessoirement leader de Type O Negative à la voix sépulchrale, a-t-il su oublier son rêve « Beatles meets Sabbath » un peu trop pesant sur les dernières oeuvres des New-Yorkais ? Les cinquantes prochaines minutes nous le diront...[coupure]. Bon, les z'amis, j'arrive et j'ai pas que d'la bonne nouvelle. D'abord, Black Sabbath, c'est plus une influence, c'est une évidence, ça sent même parfois le plagiat. Ensuite, les fans de gothitude, c'est à vous que je m'adresse. Je serai bref : « là, c'est le drame ». Car « Dead Again » est uptempo. Que dire de plus ? Ah ben oui, il est mauvais aussi. Les morceaux sont décousus, les riffs mille fois entendus, les refrains même pas accrocheurs. Eh, merde, même la pochette est moche ! Bon allez, je suis trop déçu, j'vais m'remaquiller les yeux et zou dodo dans mon beau cercueil tout neuf. (Marc Poteaux)
Steamhammer / SPV (dis.SPV) SPV9919U

[Marc Poteaux]

2.53 SWA Doom metal
SWALLOW THE SUN : Hope
"Hope" ? "Hope" ? Non, mais c'est bien de Swallow The Sun qu'on parle là ? Parce que si c'est le cas, j'avoue que ça me fait un peu peur. Bon, à l'écoute du premier titre, je me demande si ce n'est pas un trait d'esprit. Et à l'arrivée du deuxième, je suis sûr qu'il s'agit de provocation. Désespéré, déchirant, touchant, lourd dans le bon sens du terme, le groupe finlandais n'a rien perdu de ses qualités. Et son funeral doom, s'il se rapproche de plus en plus d'un Katatonia des grands jours dans ses passages plus calmes, et s'il reste très semblables aux autres albums, c'est toujours aussi efficace et au-dessus de la moyenne. On regrettera juste une voix un peu noyée dans la masse, et des grunts un poil plus graves que par le passé, ce qui amoindrit leur impact. Mais soyons clairs, "Hope" est un très bon album dans le genre. Un de plus pour une formation qui est devenue une référence. (Marc Poteaux)
Spinefarm (dis. Season Of Mist) SPI272CD